Reproèrs de Gascogna, darrèra garba.

Proverbes de Gascogne, dernière gerbe.

La moisson sera-t-elle un jour terminée ? Quoiqu’il en soit, voici  les derniers proverbes que j’ai recueillis auprès de Denise Laffargue, née à Birac-sur-Trec en 1918. Ces quelques proverbes et d’autres figurent dans les dictionnaires Français-Occitan et Occitan-Français, parlé Marmandais exclusivement, qu’elle vient d’écrire. Je n’y ai prélevé que ceux que je n’avais pas déjà recensés. Femme très active bien que nonagénaire, elle est entrain d’écrire ses souvenirs d’enfance. Le dictionnaire de Denise Laffargue est disponible chez l’auteur : Avenue de Comarque 47260 Castelmoron sur Lot.

  • A força de cantar Nadal, Nadal arriba. A force de chanter Noël il arrive.
  • Caufa te monbrun tan que ia digun. Chauffe-toi monbrun tant qu’il n’y a personne. (se dit d’une femme jupons relevés qui se chauffe devant le feu)
  • Aquò es un grase de cardina. C’est un gésier de chardonneret. (petit appétit, appétit d’oiseau).
  • Core ni a pas mei de hén dens lo rastelièr los chivaus se batan. Quand il n’y a plus de foin dans le râtelier les chevaux se battent. (quand il n’y a plus d’argent dans le ménage il y a des disputes)
  • D’un comerçant e d’un pòrc ne coneishen la fortuna qu’a la mòrt. D’un commerçant et d’un porc on ne connait la fortune qu’à la mort.
  • Cada colhon a sa rusa. Chaque imbécile a sa ruse.
  • Core lo patron barra lo cotèth, lo vailet diu este au fèt. Quand le patron ferme son couteau le valet doit savoir ce qu’il doit faire. (le repas est terminé)
  • Vau milhor un trauc au cu qu’un plèc au ventre. Il vaut mieux un trou au pantalon qu’un pli au ventre. (sous entendu :que d’avoir faim. Si le ventre plisse sa peau n’est pas tendue)
  • Lo diable marida sa gojata. Le diable marie sa fille. (on emploie cette expression quand il pleut et fait soleil en même temps)
  • Se moca pas dins los dits. Il ne se mouche pas avec les doigts. (il frime)
  • Penden lo topin a l’ech. Ils déménagent sans tambour ni trompette. ( à toute vitesse. L’ech la partie de l’essieu de la charrette où l’on pendait la marmite lors des déménagements)
  • Se hèsen pas passar l’embonilh per la pocha. Ils ne font pas passer le nombril par la poche. (ils se la coulent douce)
  • Quand la grua va covar, pren ton sarclet e vai sarclar. Quand la grue va couver, prend ton sarcloir et va sarcler.
  • Es bien praube lo hagòt que ne tròba pas sa liga. Il est bien pauvre le fagot qui ne trouve pas son lien. (se dit de la fille qui ne trouve pas de mari)
  • Es bien praube la marsada se ne dècha pas una merlada. Il est bien pauvre le mois de mars s’il ne laisse pas une couvée de merles.
  • Ne se descaussa pas per mentir. Il ne se déchausse pas pour mentir. (C’est un fiéfé menteur).
  • Cora la mòla marcha tot que marcha. Quand la meule marche tout marche. (Quand l’appétit va tout va).
  • Cau s’abachar per se causar. Il faut s’abaisser pour se chausser.
  • Margòt l’agassa còre plau cassa e còre hè bèth temps se cura las dents. Margot la pie, quand il pleut elle chasse et quand il fait beau elle se cure les dents. (faire les choses à contre temps).
  • Ne se descaussa pas per mentir. Il ne se déchausse pas pour mentir. (c’est un fieffé vmenteur)
  • Un còp de cochin et aubliden la disputa. Un coup de coussin et on oublie la dispute. (une nuit d’amour et on oublie la dispute)
  • En compania las aucas se banhan. Les oies se baignent en compagnie.(ce qu’un tout seul ne ferait pas, en compagnie il le fait. Imiter les autres comme les moutons de Panurge)
  • Aquò es cròta d’ausilhon, aquò ne put ni ne sent bon. C’est de la crotte d’oisillon ça ne pue pas ni ne sent bon.
  • D’un sac de carbon hèsen pas un sac de haria. D’un sac de charbon on ne fait pas un sac de farine.
  • Aquò es batre l’aiga dab un baston. C’est battre l’eau avec un bâton. (faire des efforts inutiles).
  • Mon praube còre son joèns enfilaren lo trauc de l’aiguèra. Mon pauvre quand ils sont jeunes ils enfileraient le trou de la cruche.
  • Quita lo pus beth ase a gratuchar. Laisser le plus bel âne à étriller. (oublier l’essentiel.
  • Ai recebut mes de còps qu’un ase de molin. J’ai reçu plus de coups qu’un âne de moulin.
  • Còre prenguerèi la cana, vos prengueratz lo baston. Quand je prendrai la canne, vous porendrez le bâton. (nous sommes à peu près du même âge).
  • Se negar dins un veire d’aiga. Se noyer dans un verre d’eau.
  • Hès de ben au Jan te lo torna en cagan. Fais du bien à Jean il te le rend en chiant. (tout le monde n’est pas reconnaissant).
  • Se n’es pas content, bira te lo cu al vent. Si tu n’es pas content tourne le dos au vent. (va-te faire voir)
  • Vau milhor anar au bolangèir qu’au medecin. Il vaut mieux aller chez le boulanger que chez le médecin.
  • As la talha coma un sac de brén. Tu as la taille comme un sac de son. (très épaisse, se dit à une femme sur le point d’accoucher)
  • Van se curar un cashau. Ils vont se curer une dent. (ils vont faire un bon repas)
  • Lo can e lo gat amassan lo mau estujat. Le chien et le chat ramassent ce qui est mal caché.
  • Tan de trauc, tan de calhivas. Autant de trous autant de chevilles. (autant d’arguments avancés, autant d’arguments rejetés)
  • Sautar dus caminaus a las cendres. Sauter des chenets aux cendres. (prétentieux qui se vente de choses insignifiantes).
  • Dèche lo can quand dròm. Laisse le chien quand il dort.
  • Gardar un can de sa canha. Garder un chien de sa chienne. (préparer sa vengeance).
  • Quand lo sorelh raja sus la candela pren garda boèr a ta henèra. Quand le soleil brille à la chandeleur, prend garde bouvier à ta fenaison.

Voilà une quarante de proverbes supplémentaires à ajouter aux autres ils ne sont pas rangés par catégories : météo, argent, amour, caractère etc.

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